Faisant la part belle à l’imagination et à la créativité des justiciables, le législateur ne définit pas la médiation. Tout au plus, l’exposé des motifs de la loi précise que “la médiation est un processus de concertation volontaire entre parties en conflit géré par un tiers indépendant qui facilite la communication et tente de conduire les parties à sélectionner elles-mêmes une solution” [1].
La médiation permet ainsi aux parties de confier à un tiers le soin de les assister dans la gestion de leurs conflits afin de leur permettre de dégager elles-mêmes un accord. La médiation tend notamment à la possibilité de maintenir des relations entre les parties et constitue une solution qui se veut constructive tout en étant tournée vers l’avenir.
La médiation contribue à l’avènement d’une nouvelle culture où les justiciables, apprenant à ce prendre en charge, participent eux-mêmes à la résolution du conflit qui les oppose, plutôt que de les déléguer à des instances judiciaires de façon à dégager, à partir de relations négatives, des nouvelles orientations positives.
Ce processus permet d’aboutir à des règlements plus rapides et moins coûteux des conflits tout en répondant à un souci d’accès à la justice. La médiation relève ainsi plus de la “logique de l’intérêt” que de la “logique des droits et obligations” qui est plutôt l’apanage du judiciaire ou de l’arbitrage.
Laissant la place à l’autonomie des parties, la médiation ne s’accommode pas d’un excès de règles et de formalisme [2]. Elle créée un espace ouvrant la voie à l’initiative, à la volonté et à l’inventivité des parties et des médiateurs, tout en encadrant un minimum le processus afin qu’il puisse être fondé sur des bases saines (secret professionnel, confidentialité, coût, durée, qualité du service).
Dans ce “jardin secret”, le médiateur est un intercesseur prêtant ses bons offices en vue de rapprocher les parties médiées. Le médiateur ne dispose d’aucun pouvoir de décision, il ne tranche pas le litige, ni en droit, ni en fait. Sa tâche consiste, par sa seule présence, son attitude résolument optimiste, ses questions, ses reformulations et quelques techniques de communication basées sur l’écoute active, à amener les parties à se re-parler en vue d’aboutir elles-mêmes à résoudre leur différend.